Belle journée ensoleillée avec quelques cumulus orageux, subitement frappée d’une grande tristesse en fin d’après midi. Ce samedi 13 juin 2020, un grand rassemblement contre le racisme et les violences policières avait lieu en France, voire une unité planétaire pour cette même cause. Il faut croire que le destin semble aimer s’exercer aux symboles. C’est justement ce même jour qui a vu disparaître l’un des militants les plus flamboyants de ces 70 dernières années. Un rebelle pour l’éternité, un combattant au courage inépuisable et à l’intégrité sans pareille.
Mon proche et vieil ami, mon vieux frère d’arme éditoriale, Maurice Rajsfus est mort à l’hôpital privé d’Antony (92) des suites d’une longue maladie. J’aimais vraiment beaucoup cet homme et quand bien même je m’y attendais, en caressant le vague espoir qu’il s’en sortirait une fois de plus, un grand chagrin a été la conclusion de cette fin d’après midi 13 juin. Cela faisait 92 longues années que Maurice narguait les nazis de tout bord, en commençant par les exterminateurs venus d’Allemagne en 1939, simplement pour avoir survécu à la sinistre « rafle du Vel’d’Hiv » et à la Shoah.
Jamais ces immondes salauds ne pourront se targuer d’avoir eu sa peau ni celle de sa soeur aînée Jenny, c’était une idée plaisante à ses yeux. Leur père et leur mère n’eurent pas cette chance… assassinés atrocement à Auschwitz dans les camps de la mort industrielle en 1942. Désormais, il restera l’œuvre écrite et historique que Maurice laisse derrière lui, près de 60 livres, et qui lui survivra pour des générations entières.
Adieu cher vieux frère…
José Jover